Le colonel Rémy, de son vrai nom Gilbert Renault, né le 6 août 1904 à Vannes (Morbihan) et mort le 29 juillet 1984 à Guingamp (Côtes-du-Nord, devenu en 1990 Côtes d'Armor) , est l'un des résistants français les plus connus durant la Seconde Guerre mondiale. Il organise, développe et perfectionne le réseau de renseignements, créé par Louis de La Bardonnie, qui devient la Confrérie Notre-Dame, un des plus importants réseaux de la zone occupée. Il est également connu sous d'autres pseudonymes comme «Raymond», «Jean-Luc», «Morin», «Watteau», «Roulier» et «Beauce».
Gilbert Renault est l'aîné d'une famille de neuf enfants, dont les résistantes Maisie Renault et Madeleine Cestari et la religieuse Mère Marie Dominique, cofondatrice des Dominicaines du Saint Esprit; son père est professeur de philosophie et d'anglais, puis inspecteur général d'une compagnie d'assurances; sa mère est la fille du compositeur Théodore Decker.
Élève des jésuites au collège Saint-François-Xavier de Vannes, il effectue ensuite des études de droit à l'université de Rennes .Ce sympathisant de l'Action française (même s'il n'y a «jamais milité») issu de la droite catholique et nationaliste, commence une carrière à la Banque de France en 1924.
Il participe aux émeutes du 6 février 1934 et en revient avec «les vêtements maculés de boue et un œil au beurre noir».
En 1936, il se lance dans la production cinématographique et finance notamment le tournage de J'accuse, nouvelle version du film d'Abel Gance. C'est un échec financier retentissant; nombre de contacts qu'il noue au cours de cette période lui seront très utiles lors de son engagement dans la Résistance.
À l'appel du 18 juin 1940, il refuse l'armistice demandé la veille par Pétain et rejoint Londres avec un de ses frères à bord d'un chalutier parti de Lorient. Résistant d'«extrême droite» de la première heure, il attribuera plus tard les sentiments qui le firent passer en Angleterre en juin 1940 au nationalisme et à la germanophobie issus de ses lectures du quotidien monarchiste: «Imbu d’Action française, il ne m’était pas possible de considérer la défaite de la France comme définitive». Il est parmi les premiers à se rallier à la cause du général de Gaulle et se voit confier par le capitaine Dewavrin, futur colonel Passy, alors capitaine et chef du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA), la création d'un réseau de renseignements sur le sol français.
Il s'est targué après la guerre d'avoir fondé un puissant réseau, considéré comme l'un des plus efficaces de la France libre, à partir du néant, et d'avoir su échapper aux polices allemandes alors qu'il a mené trois missions en France occupée et que ces polices connaissaient son identité. ...
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